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UNHOLY MATRIMONY LYRICS

1. Innocence abusée


Enfouie en mon sein,
Soulevant mes intestins,
Une pulsation nouvelle
En secret me harcèle.
Elle doublait si semblablement
Mon cœur et ses martèlements
Que baigné par la candeur,
Je ne vis pas poindre l'horreur.

Iniquité!
Innocence abusée!
Ce fut les bras ouverts et le sourire aux lèvres
Que j'accueillis, trompé, les démons de la fièvre
Qui tyranniquement abattirent leur aberrante colère
Et leurs tristes exactions de folie meurtrière
En mes organes et en ma chair mortifère.
Festin et débauche sur décors de misère.
Dès lors, le je banni erre en quête de son corps,
Arraché à son soi et expulsé au dehors,
Flottant aléatoirement entre agonie et mort.
Festin et débauche sur décors d'opprobre.

Aberration!
Tourment et déréliction!
Ce fut les membres mutilés et l'âme en peine
Que je dus porter en moi les démons de la fièvre
Qui tyranniquement abattaient leur aberrante colère
Et leurs tristes exactions de folie meurtrière
En mes organes et en ma chair mortifère.
Festin et débauche sur décors de misère,
Vouant le je banni à errer en quête de son corps,
Arraché à son soi et expulsé au dehors,
Flottant aléatoirement entre agonie et mort.
Festin et débauche sur décors d'opprobre.

Ainsi la pulsation s'amplifia
Et la douleur à son tour s'intensifia
À tel point que toutes deux ne formèrent plus qu'une
Seule et même infortune.
Plus qu'une également avec ma vie elle-même
Réduite à cette agonie suprême,
Incessante et entêtante,
Hélas toute-puissante...

Que faire lorsque le regard
N'épouse plus les formes pures du hasard
Mais voit sa compréhension dictée
Par une violence imposée?
Que faire lorsque chaque acte du sentir
Se fait immanquablement pervertir
Pour finalement ne rien retenir d'autre
Qu'un reflet monochrome de spectres?


2. Rictus de Mort et de Larmes


Glaciale étreinte, rictus de mort et de larmes
Qui tous les sentiments infecte et détourne.
Ineffable, pourtant si présente, je suis l'arme,
Que contre moi lâchement tu retournes.

Le hasard se projette sur les âmes
Métamorphosant leur existence en drame.
Pas de question, pas de raison
Pas de pourquoi, juste ce poids,
Cette immobilité transpercée par aucun son
Ni par l'écho d'aucune voix.
Juste ce regard de cyclope, immobile
Constamment posé sur ma carcasse si fragile.

Tu me suis mais point par amour;
Décrivant des cercles pareils aux vautours.
Lourds et lents vacillements sans scintillements
Étouffant l'esprit naguère valeureux si misérablement;
Enserrant ma gorge de tes serres acérées
Et écorchant mon souffle de ta morsure gelée.

Malgré ta malveillance, nous sommes intimes.
Nous partageons les détails les plus infimes;
Tu sembles mieux me connaître que qui que ce soit
Et je pressens chacune de tes interventions en moi.

Tu ne m'aimes pas et pourtant tu me définis;
Désormais à toi je m'authentifie.
Plus jamais nous ne serons séparés
Car ta haine dont j'ai pu goûter m'a contaminé.

Des sentiments nouveaux m'envahissent;
D'aussi profond qu'ils proviennent, je les sens qui me maudissent.
Mon œil se teinte de rouge et le sang se répand
Sur ce monde qui m'entoure et sur ses habitants.
Dès lors, une soif nouvelle m'obsède :
Celle de venger ma vie qui décède,
Arrachée à son chemin par cette inconnue
Dont personne ne veut évoquer la venue.

Et pourtant, la voilà en moi,
La voilà devenue moi,
Détournant mon sang, s'immisçant dans mon temps
Répandant en mon sein son feu ardent.
Mais voilà que déjà ma chair s'embrase
Encouragée par ma vengeresse extase
Transformant alors mon corps
En pourvoyeur de mort,
De possédé à dé-possesseur
En un ultime soubresaut de fureur.


3. D'Élégance et de Déréliction


Tournant le dos à ces sinistres façons
Je laissai mes pas m'emporter au loin des hameçons
Qui les retenaient, lorsque soudain mon attention se vit distraire
Par les complaintes désespérées de mes soi-disant frères.

Voilà vos toits réduits en fumée...
Dès lors que la raison couchante se trouve lynchée
L'inexistante et acide salive de votre père bâtisseur
Vient de dissoudre votre arche et vos malheurs,
Car vous ôter la vie et sa souffrance
Équivaut à contempler l'indifférence,
Tant votre être se minimise sous le regard hagard,
Au point de se fondre dans la nuit noire.

Que faire lorsque son berger gît agonisant, éventré
Aux pieds du loup se délectant du tant attendu moment
Et dont la soyeuse robe blonde et argentée ainsi que les babines retroussées
Étaient tachées du sang du mourant.

Car par la violence fulgurante du décret qui fût,
Tous les dieux se trouvèrent morts
Plus subitement encore que je ne le sus.
Et ainsi s'évaporèrent tous les trésors.

Rien ne pouvait subsister
Car rien n'était;
Même les lamentations des sinistrés
Tour à tour s'évaporaient.

Frappée par la déréliction,
Se tordant sous la déraison
Brutalement enfouie dans son non-être
Et dans son apparaître,
La pauvre vermine s'affaiblit
Et se languit de son ancien paradis
Victime des flammes de celle que l'on croyait inexistante
Mais qui est en réalité plus que présente

Nous sommes seuls contre le Rien

Car lorsque celui qui se prétend exister disparaît dans le néant,
Ce dernier demeure, et devient en vérité toujours encore plus grand
Car aussi longtemps qu'il a été, il sera
Et jusqu'au dernier, tous, il nous dévorera

Je suis seul contre le Rien
Je ne suis rien.
Rien...

Drapé dans un silence serti de diamants humains,
Noué dernière mon cou, il me seyait fort bien.
Surplombant l'élégance du rienisme que j'avais pour seul témoin,
Je me mirais et m'admirais dans ce noir miroir qu'était le rien.

Brillant enfin des feux qui jusqu'alors avait été contraint
De demeurer encore et encore en mes intestins,
Ne trouvant avec le temps plus d'espace pour se nourrir,
Le sort leur avait alors ordonné de mourir,
Éteignant hélas le reflet spéculaire
Qui reluisait en mon regard d'ordinaire.
Mais maintenant que le monde va en s'annihilant
Les flammes réapparurent sauvagement.


4. Les Pucerons de l'Écorce Divine


L'extase d'une vie, ou d'une mort
Soudain pénétrée à travers les viscosités de tous mes pores
Que j'espérais pourtant fermés aux regards lancinants
Jetés par la folie johannique de ces sinistres déments.

Hélas, voici la misère du faible enchaînant Prométhée,
Tyrannique et déchu, se prenant malgré lui pour cible,
Lui qui voulait détruire ce qu'il ne saurait reconstruire par piété
Malgré son arrogance, aussi exaltée que vaine et irascible

"Le verbe se fit chair..."
Divine folie!
Engrosse ton père
En sa céleste mélancolie.

Rien de tout cela autour de vous n'est vrai,
Car cette idéalité ne peut être
En un absurde credo d'ontologique apparaître,
Surplombant terre et minerai.

Puissiez-vous tous mourir, tristes pucerons de l'écorce divine.
Je vous renie et vous honnis, tant vos entrailles que votre écume chauvine.
Puissiez-vous vous enfoncer dans les méandres de vos considérations
Et vous y perdre à tout jamais, emportant avec vous vos infantiles dogmes et malédictions.

Empoisonnez les arbres de vos forêts brumeuses et fumeuses;
Fuligineuses en réalité, à l'image de votre Échec sans cesse réactualisé.
L'indifférence dont vous faites preuves face à une telle indigence humaine
N'a engendré que la renaissance cyclique de votre ennemie Haine
Que j'incarne en cette heure, puisqu'elle m'a désignée comme sienne,
M'abreuvant de ses enseignements derrière un mur d'obsidienne.
Verbe, hâte-toi hors de ma vue car tu es la cause de mon ire!
Etouffe-toi et la raison que tu prétends détenir!


5. La Lente Mort sans Panache


Au loin, des cris résonnent.
Un sinistre râle que mille voix entonnent
Mais que pourtant
Nul n'entend.

En tendant l'oreille
On ne découvre aucune merveille
Alors ne s'avance
Qu'un spectacle de déchéance
Des hommes, des femmes
Bouches béantes, vides d'âmes,
Le regard de boue et de glaise
S'évanouissant dans leur malaise.

Au sein de cette triste ronde
Et de leurs voix qui se morfondent,
Ta frêle silhouette se fond.
A vos murmures moribonds
Qui lourdement s'enlisent
Dans une étroite prison grise
S'ajoutent les claquements secs de vos dents
S'entrechoquant contre les barreaux du temps.

La sinistre complainte des lâches,
Ou la lente mort sans panache.
L'homme a pour seule vertu de choisir
Le comment de ses derniers soupirs.
Fuis là d'où tu viens,
Et péris-y toi et les tiens.

Chacun porte en lui
Une flamme qui vit.
Libre à lui alors de l'étouffer
Ou de l'alimenter et la propager.


6. Le Glaive contre Le Rêve


La révolte gronde, sourde mais distinctement,
Ébranlant le monde de son ressentiment.
Fruit de la vengeresse colère
Née de la castration millénaire,
Son poing hurlant lentement se dessine
Au-dessus de la cité dorée et de ses cimes,
Prêt à fondre sur les masses ébahies,
Leurs regards ternes ne sachant reconnaître l'universel messie.

Dissipant leur rêve par le glaive
Leur chasse ne connaîtra pas de trêve.
Chaque nuque doit être brisée
Et chaque corps démembré.
Le fléau de l'humanité
A sa source exige d'être exterminé
Afin de définitivement éradiquer
L'infection qui menace chaque destinée.

Leur chair putride sera le pain de notre festin,
Et leur sang, notre vin.
De leur temps aucune trace ne restera,
Si ce n'est celle de notre glorieuse aura
S'étant défaite avec violence et véhémence
De l'obscène et menaçante démence
Qui avait pollué l'humanité tout entière,
Et l'avait projetée dans la plus sinistre des misères.

Qui croit décroît.
Qui sait est.
Le sous-homme périra
Et l'homme vivra.


7. Le Poids de leur Chute les Rend Dignes


Bienvenue dans l'insolent univers du mal vivre
Où l'authenticité se cache derrière un étourdissement ivre
Et où les murmures glacés des masses affligées
Font surgir volcans envenimés et démons d'acier

Un preux univers, gorgé de bonnes manières
Mais enterrant, comme une bête sa merde, ses misères
Or les voilà qui s'amoncellent et qui de toute part ruissellent
Mais qui jamais, comme si nous ne les avions vues, ne nous interpellent

Qu'il a fière allure cet habitant si sur de lui
Qui jamais ne laisse le doute faire irruption dans sa vie
Loin de toute étonnement, certain de sa bonne conduite
Car il le sait, toute incertitude serait fortuite

En effet, à son côté
La vague dominante des dominés
Comme lui persiste et signe
Que le poids de leur chute les rend digne


8. Tu ne croiras pas


Un cri, un râle sourd dont le lointain se fait l'écho
Jusqu'ici résonne et s'impose à nous comme un fardeau
Porté par des générations malades et asservies
Au service d'une violence hétérogène qui tout nous ravit

Tu ne croiras pas
Tu sauras ou tu mourras

Raison

Par le sang, les derniers souffles mystiques s'évanouiront
Les forces nouvelles les terrasseront.
Lorsqu'auront disparu les derniers relents qui nous noient,
Enfin l'homme sera roi.



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